Pratique de Communication Consciente / CNV

À partir du moment où j’écoute, j’entends et je suis entendu, je parviens à percevoir mon univers sous un jour nouveau et à aller de l’avant”. Extrait du livre ‘ Les mots sont des fenêtres (ou des murs)’ de M. Rosenberg.

Ateliers de pratique de la CNV pour adultes (janv/fev 2024. Mtl) organisés en collaboration avec Communication Synergie.

Ma pratique et ma recherche sur l’Écoute rejoint les fondements de la Communication Non Violente ( CNV) telle qu’élaborée par le psychologue Marshall Rosenberg. J’ai commencé à étudier la CNV à l’Institut Esalen en 2010 dans le but de soutenir mon travail de dialogue au Moyen Orient ( voir ma section “Archives”, entre autres le projet Dont Border Me) . Depuis, je m’appuie constamment sur les fondements de la CNV pour mon travail d’accompagnement et création, ainsi que pour nourrir l’ensemble de mes communications personnelles. L’enjeu est de créer des espaces de sécurité et d’intimité, dans lesquels on peut se sentir libre d’exprimer vulnérablement ses pensées, ses besoins et ses demandes

Atelier de Communication bienveillante. Camp palestinien de Burj El Brajneh, Beyrouth, 2011

En résumé, la CNV est un langage/ méthode de communication + un philosophie de l’être-ensemble + une institution ( the Center for NonViolent Communication qui rassemble un réseau mondial.)
Ses objectifs sont de repérer les filtres notre écoute et notre parole qui viennent de notre conditionnement culturel, et de nous en détacher en mettant au présent notre communication. Cette actualisation s’opère en développer une force d’empathie avec soi-même et avec les autres, en communiquant clairement et consciemment à partir de son cœur.

Echanges scolaires de dialogue et création France-Liban, France-Liban, 2008

Les 5 étapes de la pratique


1ère étape: L’ intention pour la communication 
. Avant tout, nous devons décider de l’état d’esprit dans lequel on choisit de se positionner pour aborder l’é-change, le changement que l’on veut voir s’opérer dans la communication. L’intention fait appel aux neurones miroir de l’autre. Cette approche positive envers lui va « donner le ton » de l’échange. Ainsi il sera dans de bonnes dispositions d’écoute.

2ème étape : l’observation neutre des faits. On va ensuite observer les faits actuels sans jugement de valeur, en les notant uniquement de façon neutre. Ainsi l’autre ne se sentira pas attaqué personnellement et restera à l’écoute plutôt que passer en « mode défense ».

3ème étape : la verbalisation de ce que l’on ressent. On est alors prêt pour formuler le sentiment que l’on ressent dans cette situation, en prenant bien soin de se l’approprier . On va utiliser le « je » (“je suis en colère”, “ je me sens” ). Cela va permettre à l’autre de savoir que ce n’est pas de sa faute, et cela va nous permettre de prendre notre responsabilité -et par cela notre pouvoir- sur nos émotions. Comme le sentiment n’engage que le “soi”, il n’est pas contestable. Il ne constitue pas une agression ni un jugement.

4ième étape de la CNV : l’expression de notre besoin. Nous sommes des êtres de besoin. Nos actions, nos pensées, nos émotions, tout ce que l’on fait correspond à nos besoins. Si on n’exprime pas ces besoins, on prend le risque que l’autre en ait une mauvaise interprétation. La personne va alors chercher à deviner notre réel besoin. Cela peut avoir pour effet d’envenimer la situation. A l’opposé, lorsqu’on exprime clairement notre besoin réel, on va encourager la coopération, en signifiant à l’autre qu’il est invité à lui-aussi, exprimer ses besoins.

5ieme et dernière étape : la formulation de la demande.  Tout l’enjeu de la demande est une de se rappeler qu’elle est une proposition et non une exigence! L’exigence est une forme de communication où  l’on essaie-consciemment ou non- d’exercer notre contrôle sur l’autre (j’ai la seule, la bonne et l’unique solution et si tu ne fais pas ce que je demande tu auras des problèmes).  Exprimer une demande est inconfortable car on doit être prêt à ce que l’autre n’y accède pas. Cette inconfort est aussi l’ouverture potentielle. En discutant ensemble et voir quels sont mes besoins et ses besoins à lui. Ensuite on pourra trouver une solution qui convienne aux deux. La demande à pour but de trouver un consensus, une solution qui convient à tout le monde. Celle-ci est généralement plus durable car elle engage le principe de collaboration.

Image du Sud Liban après la guerre entre Hezbollah et Israel , 2006